2006
691
65
Shadow Of The Colossus
Editeur : Sony
Développeur : Sony
Type : Aventure
Année : 2006
Disponible sur : PS2 uniquement
Tout le monde connaît l'art non ? Je veux dire, nous savons qu'il est présent dans presque tous les domaines créatifs : Peinture, sculpture, littérature, photographies et j'en passe. Je dis « presque » car de nombreuses zones restent, pour le grand public et une partie des « experts », vierges de toute forme artistique. C'est notamment le cas des jeux vidéos, où, lorsque l'on parle d'art en les citant, on se fait très souvent rembarrer en se voyant affirmer qu'il s'agit d'amusement pour les débiles ou les enfants (bien que cette vision change aujourd'hui) et qu'ils apportent autant au genre que la télévision à la littérature. Et pourtant. Nombreuses sont les nouveautés du monde vidéo ludique pouvant réclamer le statut de véritable innovation artistique tant leurs aspects visuel, sonore, narratif sont poussés à bout, d'une façon incroyablement gracieuse, poétique. Shadow Of The Colossus fait partie de cette catégorie : A mes yeux, plus qu'un jeu, une uvre d'art.
Tout commence par la mort. Une mort : celle de l'être aimée. Jeune femme aux longs cheveux, à la peau d'une blancheur immaculée. Cela pourrait être un ange, mais elle n'est qu'une mortelle, dont la vie éphémère est la malédiction qu'elle partage avec tous ceux de son monde. Pour un homme, elle est plus qu'un être humain : Elle est la promise, l'espoir, l'amour. L'amour fou, absolu, sans limites ni raison le poussant ainsi à traverser le monde pour se rendre en un lieu oublié, où les dieux pourront exaucer ses souhaits. Divinités indéfinies, s'exprimant à travers une voie, audible en un temple unique, lui-même situé à l'extrême limite des terres humaines, et dont le seul pouvoir est de rendre à un corps sans vie l'âme qui l'emplissait auparavant. Il y a cependant un prix à payer pour cela : 16 colosses, parcourant ce territoire condamné par les hommes, sont autant d'épreuves à franchir si notre jeune héros veut revoir sa bien aimée un jour. 16 titans à abattre, monstrueuses engeances divines, ou au contraire, démons souillant un sol sacré ? Personne n'en sait rien, et c'est avec une totale ignorance de qui sont ces créatures, de ce qu'est leur rôle ou leur origine que Wanda se lancera à la conquête de leur vie, avec courage mais aussi inconscience. L'amour rend aveugle, et c'est cette cécité ici qui pousse le joueur à croire dans le personnage, à vouloir l'aider, ému par tant de volonté et d'inexpérience à vouloir ramener la seule chose qui donne un sens à sa vie : Une femme. Ainsi, cote à cote, l'un poussé par sa tristesse et ses espoirs fou, l'autre par sa compassion, le héros et le joueur se lanceront dans une folle épopée, affrontant les créatures titanesque comme Héraclès affronta ses épreuves divines.
Oubliez tout ce que vous avez connu : Shadow Of The Colossus ne souffre d'aucun précédent dans le monde des jeux vidéo. Il ne s'agit en rien d'un beat them'up ou autre shoot, vous mettant face à des centaines de bestioles avant d'arriver aux « boss ». Non, ici, il n'y a que 16 ennemis, les colosses. Ils ne seront que les seuls êtres vivants que vous rencontrerez, avec votre cheval, et les quelques lézards qui peuplent ces terres. Pour défaire ces créatures immenses, vous n'aurez que votre épée, votre arc, et surtout, votre intelligence. Tel Ulysse face au Cyclope, la force brute n'arrivera à rien. Il vous faut trouver leur point faible. Chacun de ces titans possèdent un ou plusieurs faiblesses, qu'il vous faudra localiser grâce à votre arme, épée mythique qui permit de pourfendre un démon légendaire des siècles auparavant.
Or, comment découvrir le talon d'Achille d'un être mesurant plus de 100 mètres de haut ? Simplement en grimpant sur lui. C'est là le premier challenge du titre : Approcher la créature, et l'escalader. Lors des premiers duels, la solution vous sautera aux yeux, mais avec le temps, il vous faudra vous creuser de plus en plus les méninges, vos adversaires devenant plus grands, plus rapides, plus protégés. Il vous faudra utiliser l'environnement, mais aussi, la créature elle-même, ces dernières n'étant pas des foudres de guerre, leur taille handicapant leurs capacités à réagir rapidement.
Ce n'est pas le gameplay qui frappe ici, mais l'incroyable niveau technique du titre. La première chose qui saute aux yeux est que nous sommes face à une console en fin de vie. La PS2 est arrivée au summum de ses capacités, le jeu tirant d'elle la plus petite ressource présente pour tourner correctement. Des ralentissements peuvent survenir ici ou la, mais rien de dramatique, et jamais dans les moments fatidiques. Il y a fort à parier que les programmeurs auront du mal à faire mieux sur une console de cette génération, et qu'ils ne le feront probablement jamais, la plupart des grands studios se tournant actuellement vers les Next-Gen.
Pourtant, pour une « Low-Gen », la PS2 en a encore dans le ventre. Les décors, paysages, personnages sont tous époustouflants par leurs détails, leur fluidité, leurs animations. Le champ visuel s'étend sur des kilomètres, les vents faisant remuer les arbres, levant des nuages de poussières au loin. Face à tant d'immensité, on se sent minuscule, parcouru par des frissons d'envies et des envies de découvertes, humble et ambitieux. Ces terres sont sacrées, Wanda y est un intrus, il n'a pas sa place dans cette espace vide de toute vie. Il est un grain de sable dans le monde des divinités, faisant grincer les rouages de l'existence, mettant en danger l'équilibre du monde par sa présence dans ce territoire frappé d'interdit. Shadow Of The Colossus est ainsi : Incroyable pour sa beauté et sa perfection technique au service d'une narration impeccable. Il est impossible de contempler un territoire ou une zone de ce titre sans se sentir tout petit, porté dans un autre univers de souffrances et de tristesse.
Comme je le disais plus haut, graphiquement le jeu est magnifique, surtout grâce au travail artistique réalisé. Les personnages débordent d'humanité dans leur gestuelle et leur attitude, les animaux semblent réellement vivants, notamment le cheval de Wanda, Arrow, qui est tout bonnement épatant de réalisme tant dans ses mouvements que dans son comportement.
Les Colosses, véritables icônes du titre ne sont pas que de simples monstres moches, bêtes et méchants. Ils sont, eux aussi, vivants. On ne sait jamais s'il s'agit d'être de chair et de sang ou de machines, car ils mêlent constructions et organismes. Certaines parties de leurs corps sont protégées, pas par des armures ou autres, mais par des murs de pierres, des sculptures, des constructions, comme s'il s'agissait d'un bâtiment animé. Pourtant, ailleurs, la pierre se fend pour laisser apparaître des poils, de la peau. Alors qu'en est il ? Bonne question. Une autre chose m'a marquée durant le jeu : L'humanité de ces êtres. Il ne s'agit pas de vulgaires choses, mais bel et bien de créatures dotées d'une âme. Elles n'aspirent à rien d'autre qu'a à la tranquillité, ne demandant rien si ce n'est de ne pas être dérangées. Lorsque la menace apparaît en la personne de Wanda, elles n'ont cependant qu'une seule solution : Se battre pour leur survie. Elles sont peut être lente, mais elles ne sont pas dupes : La présence d'un mortel sur ces terres maudites ne peut être motivé que par une seule chose, leur mort. Il faut donc lutter et se défendre, vendre sa vie chèrement.
A chaque coup d'épée planté dans un colosse, c'est un cri de douleur qui déchire l'atmosphère : Ils souffrent. Souffrent de leur condition, de leur malédiction, de la douleur que leur inflige le joueur. Leur décès est une souffrance pour nous : Le coup final entraîne une affliction démesurée, les faisant s'affaisser sur eux-mêmes, lutter contre la perte de contrôle, de sensation. On a dès lors le sentiment de se trouver face à un animal, un homme, un innocent qui ne demande rien de plus que la vie et le pardon, qui meurt alors qu'il n'aspirait qu'à la solitude. Les remords envahissent alors un instant nos curs, mais le soulagement reprend vite le dessus, le combat titanesque qui a été mené est terminé, permettant de nous rapprocher un peu plus de notre objectif. On en vient à se demander si le prix du salut de la jeune femme n'est pas une solitude plus grande, ainsi qu'une conscience entachée du meurtre de ces colosses, dont vivre est le seul crime duquel ils doivent répondre.
Bon je m'égare à chaque fois. Pour faire rapide, on va dire cela : Niveau technique, tout est bon, voire plus. Graphismes fins et détaillés, musiques envoûtantes et mises en avant intelligemment, effets sonores eux aussi très bien, le tout agrémenté d'un gameplay simple à prendre en main et qui offre tout de même un plaisir de jeu certain. Bref : Du tout bon.
Que dire de plus ? Shadow Of The Colossus est pour moi une uvre magistrale, un immanquable du monde vidéoludique. Il pourrait justifier à lui seul l'achat d'un PS2, si sa durée de vie n'était pas si courte : une quinzaine d'heures pour le finir. Néanmoins, à sa décharge, on peut rajouter qu'une fois le jeu terminé, un mode contre la montre est ajouté, ainsi que des conditions de victoires particulières permettant de récolter quelques objets sympathiques. La rejouabilité est excellente, puisque c'est un défi permanent que de vaincre ces titans qui nous font face.
C'est donc un titre incroyable que nous ont offert là les créateurs d'ICO. Un travail artistique remarquable, une poésie et une narration divine, nous emportant dans un monde mystique, dans lequel nous nous fondons avec une aisance sans pareille. Shadow Of The Colossus est plus qu'un jeu, c'est une expérience unique, dont l'histoire nous est compté avec plus que des images et du son. Elle est portée par les sentiments : ceux du héros, ceux des colosses, ceux du joueur. Ce titre est une véritable odyssée homérique, dont tous les personnages sont destinés à finir de la même façon qu'ils ont vécu : Tragiquement. A l'instar des plus grandes légendes, des plus grands mythes, des plus grands contes, un simple mortel défiera les Dieux pour l'amour d'une femme, l'amour de la vie.
Un ovni dans le monde du jeu vidéo, un chef d'uvre dans le monde de la création. Probablement le meilleur jeu auquel j'ai joué ces dix dernières années, qui écrase sans pitié n'importe quel autre titre PS2. Une expérience incroyable, enivrante, un jeu unique.
Une petite note perso pour finir, pour ceux qui en auraient l'occasion, je conseille vivement l'écoute de la Bande Originale, composé par Kow Otani, compositeur Japonais travaillant surtout pour le cinéma. Ses créations sont d'un lyrisme et d'une poésie ahurissants.
Quelques Liens :
Le site officiel du jeu :https://www.shadowofthecolossus.com/ (404 status - Not Found).
Développeur : Sony
Type : Aventure
Année : 2006
Disponible sur : PS2 uniquement
Tout le monde connaît l'art non ? Je veux dire, nous savons qu'il est présent dans presque tous les domaines créatifs : Peinture, sculpture, littérature, photographies et j'en passe. Je dis « presque » car de nombreuses zones restent, pour le grand public et une partie des « experts », vierges de toute forme artistique. C'est notamment le cas des jeux vidéos, où, lorsque l'on parle d'art en les citant, on se fait très souvent rembarrer en se voyant affirmer qu'il s'agit d'amusement pour les débiles ou les enfants (bien que cette vision change aujourd'hui) et qu'ils apportent autant au genre que la télévision à la littérature. Et pourtant. Nombreuses sont les nouveautés du monde vidéo ludique pouvant réclamer le statut de véritable innovation artistique tant leurs aspects visuel, sonore, narratif sont poussés à bout, d'une façon incroyablement gracieuse, poétique. Shadow Of The Colossus fait partie de cette catégorie : A mes yeux, plus qu'un jeu, une uvre d'art.
Tout commence par la mort. Une mort : celle de l'être aimée. Jeune femme aux longs cheveux, à la peau d'une blancheur immaculée. Cela pourrait être un ange, mais elle n'est qu'une mortelle, dont la vie éphémère est la malédiction qu'elle partage avec tous ceux de son monde. Pour un homme, elle est plus qu'un être humain : Elle est la promise, l'espoir, l'amour. L'amour fou, absolu, sans limites ni raison le poussant ainsi à traverser le monde pour se rendre en un lieu oublié, où les dieux pourront exaucer ses souhaits. Divinités indéfinies, s'exprimant à travers une voie, audible en un temple unique, lui-même situé à l'extrême limite des terres humaines, et dont le seul pouvoir est de rendre à un corps sans vie l'âme qui l'emplissait auparavant. Il y a cependant un prix à payer pour cela : 16 colosses, parcourant ce territoire condamné par les hommes, sont autant d'épreuves à franchir si notre jeune héros veut revoir sa bien aimée un jour. 16 titans à abattre, monstrueuses engeances divines, ou au contraire, démons souillant un sol sacré ? Personne n'en sait rien, et c'est avec une totale ignorance de qui sont ces créatures, de ce qu'est leur rôle ou leur origine que Wanda se lancera à la conquête de leur vie, avec courage mais aussi inconscience. L'amour rend aveugle, et c'est cette cécité ici qui pousse le joueur à croire dans le personnage, à vouloir l'aider, ému par tant de volonté et d'inexpérience à vouloir ramener la seule chose qui donne un sens à sa vie : Une femme. Ainsi, cote à cote, l'un poussé par sa tristesse et ses espoirs fou, l'autre par sa compassion, le héros et le joueur se lanceront dans une folle épopée, affrontant les créatures titanesque comme Héraclès affronta ses épreuves divines.
Oubliez tout ce que vous avez connu : Shadow Of The Colossus ne souffre d'aucun précédent dans le monde des jeux vidéo. Il ne s'agit en rien d'un beat them'up ou autre shoot, vous mettant face à des centaines de bestioles avant d'arriver aux « boss ». Non, ici, il n'y a que 16 ennemis, les colosses. Ils ne seront que les seuls êtres vivants que vous rencontrerez, avec votre cheval, et les quelques lézards qui peuplent ces terres. Pour défaire ces créatures immenses, vous n'aurez que votre épée, votre arc, et surtout, votre intelligence. Tel Ulysse face au Cyclope, la force brute n'arrivera à rien. Il vous faut trouver leur point faible. Chacun de ces titans possèdent un ou plusieurs faiblesses, qu'il vous faudra localiser grâce à votre arme, épée mythique qui permit de pourfendre un démon légendaire des siècles auparavant.
Or, comment découvrir le talon d'Achille d'un être mesurant plus de 100 mètres de haut ? Simplement en grimpant sur lui. C'est là le premier challenge du titre : Approcher la créature, et l'escalader. Lors des premiers duels, la solution vous sautera aux yeux, mais avec le temps, il vous faudra vous creuser de plus en plus les méninges, vos adversaires devenant plus grands, plus rapides, plus protégés. Il vous faudra utiliser l'environnement, mais aussi, la créature elle-même, ces dernières n'étant pas des foudres de guerre, leur taille handicapant leurs capacités à réagir rapidement.
Ce n'est pas le gameplay qui frappe ici, mais l'incroyable niveau technique du titre. La première chose qui saute aux yeux est que nous sommes face à une console en fin de vie. La PS2 est arrivée au summum de ses capacités, le jeu tirant d'elle la plus petite ressource présente pour tourner correctement. Des ralentissements peuvent survenir ici ou la, mais rien de dramatique, et jamais dans les moments fatidiques. Il y a fort à parier que les programmeurs auront du mal à faire mieux sur une console de cette génération, et qu'ils ne le feront probablement jamais, la plupart des grands studios se tournant actuellement vers les Next-Gen.
Pourtant, pour une « Low-Gen », la PS2 en a encore dans le ventre. Les décors, paysages, personnages sont tous époustouflants par leurs détails, leur fluidité, leurs animations. Le champ visuel s'étend sur des kilomètres, les vents faisant remuer les arbres, levant des nuages de poussières au loin. Face à tant d'immensité, on se sent minuscule, parcouru par des frissons d'envies et des envies de découvertes, humble et ambitieux. Ces terres sont sacrées, Wanda y est un intrus, il n'a pas sa place dans cette espace vide de toute vie. Il est un grain de sable dans le monde des divinités, faisant grincer les rouages de l'existence, mettant en danger l'équilibre du monde par sa présence dans ce territoire frappé d'interdit. Shadow Of The Colossus est ainsi : Incroyable pour sa beauté et sa perfection technique au service d'une narration impeccable. Il est impossible de contempler un territoire ou une zone de ce titre sans se sentir tout petit, porté dans un autre univers de souffrances et de tristesse.
Comme je le disais plus haut, graphiquement le jeu est magnifique, surtout grâce au travail artistique réalisé. Les personnages débordent d'humanité dans leur gestuelle et leur attitude, les animaux semblent réellement vivants, notamment le cheval de Wanda, Arrow, qui est tout bonnement épatant de réalisme tant dans ses mouvements que dans son comportement.
Les Colosses, véritables icônes du titre ne sont pas que de simples monstres moches, bêtes et méchants. Ils sont, eux aussi, vivants. On ne sait jamais s'il s'agit d'être de chair et de sang ou de machines, car ils mêlent constructions et organismes. Certaines parties de leurs corps sont protégées, pas par des armures ou autres, mais par des murs de pierres, des sculptures, des constructions, comme s'il s'agissait d'un bâtiment animé. Pourtant, ailleurs, la pierre se fend pour laisser apparaître des poils, de la peau. Alors qu'en est il ? Bonne question. Une autre chose m'a marquée durant le jeu : L'humanité de ces êtres. Il ne s'agit pas de vulgaires choses, mais bel et bien de créatures dotées d'une âme. Elles n'aspirent à rien d'autre qu'a à la tranquillité, ne demandant rien si ce n'est de ne pas être dérangées. Lorsque la menace apparaît en la personne de Wanda, elles n'ont cependant qu'une seule solution : Se battre pour leur survie. Elles sont peut être lente, mais elles ne sont pas dupes : La présence d'un mortel sur ces terres maudites ne peut être motivé que par une seule chose, leur mort. Il faut donc lutter et se défendre, vendre sa vie chèrement.
A chaque coup d'épée planté dans un colosse, c'est un cri de douleur qui déchire l'atmosphère : Ils souffrent. Souffrent de leur condition, de leur malédiction, de la douleur que leur inflige le joueur. Leur décès est une souffrance pour nous : Le coup final entraîne une affliction démesurée, les faisant s'affaisser sur eux-mêmes, lutter contre la perte de contrôle, de sensation. On a dès lors le sentiment de se trouver face à un animal, un homme, un innocent qui ne demande rien de plus que la vie et le pardon, qui meurt alors qu'il n'aspirait qu'à la solitude. Les remords envahissent alors un instant nos curs, mais le soulagement reprend vite le dessus, le combat titanesque qui a été mené est terminé, permettant de nous rapprocher un peu plus de notre objectif. On en vient à se demander si le prix du salut de la jeune femme n'est pas une solitude plus grande, ainsi qu'une conscience entachée du meurtre de ces colosses, dont vivre est le seul crime duquel ils doivent répondre.
Bon je m'égare à chaque fois. Pour faire rapide, on va dire cela : Niveau technique, tout est bon, voire plus. Graphismes fins et détaillés, musiques envoûtantes et mises en avant intelligemment, effets sonores eux aussi très bien, le tout agrémenté d'un gameplay simple à prendre en main et qui offre tout de même un plaisir de jeu certain. Bref : Du tout bon.
Que dire de plus ? Shadow Of The Colossus est pour moi une uvre magistrale, un immanquable du monde vidéoludique. Il pourrait justifier à lui seul l'achat d'un PS2, si sa durée de vie n'était pas si courte : une quinzaine d'heures pour le finir. Néanmoins, à sa décharge, on peut rajouter qu'une fois le jeu terminé, un mode contre la montre est ajouté, ainsi que des conditions de victoires particulières permettant de récolter quelques objets sympathiques. La rejouabilité est excellente, puisque c'est un défi permanent que de vaincre ces titans qui nous font face.
C'est donc un titre incroyable que nous ont offert là les créateurs d'ICO. Un travail artistique remarquable, une poésie et une narration divine, nous emportant dans un monde mystique, dans lequel nous nous fondons avec une aisance sans pareille. Shadow Of The Colossus est plus qu'un jeu, c'est une expérience unique, dont l'histoire nous est compté avec plus que des images et du son. Elle est portée par les sentiments : ceux du héros, ceux des colosses, ceux du joueur. Ce titre est une véritable odyssée homérique, dont tous les personnages sont destinés à finir de la même façon qu'ils ont vécu : Tragiquement. A l'instar des plus grandes légendes, des plus grands mythes, des plus grands contes, un simple mortel défiera les Dieux pour l'amour d'une femme, l'amour de la vie.
Un ovni dans le monde du jeu vidéo, un chef d'uvre dans le monde de la création. Probablement le meilleur jeu auquel j'ai joué ces dix dernières années, qui écrase sans pitié n'importe quel autre titre PS2. Une expérience incroyable, enivrante, un jeu unique.
Une petite note perso pour finir, pour ceux qui en auraient l'occasion, je conseille vivement l'écoute de la Bande Originale, composé par Kow Otani, compositeur Japonais travaillant surtout pour le cinéma. Ses créations sont d'un lyrisme et d'une poésie ahurissants.
Quelques Liens :
Le site officiel du jeu :
2007-01-03 12:25:54