90
672
53
Postal
Genre : Bowling For Columbine
Année : 1996
Développeur : Running With Scissors
Dispo Sur : PC (Dos & Win95)
1996. Une année bien lointaine dans mon esprit. J'allais sur mes 13 ans, au collège, la pire période de ma vie (enfin, je me marie l'an prochain, on fera le point sur celles-ci dans deux ou trois ans... ). Aucun de mes potes dans mon bahut, une concentration anormale de trous du cul analphabètes aux relations nombreuses et baraquées qui ne m'aimaient pas pour diverses raisons. Entre autres, ne pas avoir de copine ne me posait alors pas de problèmes, ne pas être à la mode, et surtout faire parti du fameux clan dit des « intellos ». Merde alors. Avoir un cerveau me causait des soucis. Résultat : je subissais, comme une majorité de gamins d'hier ou d'aujourd'hui. Heureusement pour ma santé mentale est arrivé le sauveur. LE jeu qui m'a permis d'évacuer toute ma haine, de me défouler sur des innocents, de torturer le monde et ses habitants : Postal.
Postal est idiot, mauvais, amoral, irresponsable, terriblement moche, moyennement jouable, difficile, mais surtout incroyablement con !
Voila comment résumer ce titre, mais parlons en plus longuement.
Comme je le disais, Postal est amoral. Son but ? Défouler, en surfant sur un phénomène de société inquiétant aux Etats-Unis, les très médiatique massacres dans les écoles et autres lieus, par des civils ayant pétés un câble. Ici vous êtes l'un d'entre eux : Antihéros anonyme, ayant pour seul fil conducteur sa haine des autres et sa colère envers tout ce que représente la société. Armé et dangereux, vous voila lâché dans une petite bourgade américaine comme il en existe des milliers, prêt à massacrer toute forme de vie humaine. S'il est chose qui est sur ici, c'est que personne n'est épargné, tout le monde en prend pour son grade : Voisins, flics, pom-pom girls, écoliers, femmes d'affaires ou autre.
Bien sur, le principe a choqué une bonne partie des spectateurs bien pensants. Ainsi, si l'on connaissait déjà quelques épisodes de rébellion contre les jeux vidéo, Postal a fait parti des grands noms déclenchant de véritable raz-de-marée d'indignation, sans vraiment le mériter. L'idée de base, bien que répréhensible, n'est pas plus dangereuse que de massacrer des soldats, zombies ou autres nazis. Mais il faut bien avouer que l'ambiance était sacrément malsaine. Votre personnage, complètement siphonné, entend des voix, voit des choses, et est persuadé que tous ceux qui vivent autour de lui sont corrompus, qu'en les exterminant il fait au mieux de sa mission. Ok, pris au premier degré c'est assez chaud.
Mais en grattant un peu plus loin, le message des concepteurs est un peu plus fin. Dans un premier temps, ils cherchaient à faire prendre conscience aux gens qu'à partir du moment où l'on possède une arme, nous devenons une menace potentielle au bien être des autres. Une personne équilibrée peut, après nombres d'échecs et de désillusions, perdre complètement le sens de la réalité et des responsabilités, engendrant alors des carnages comme ce fut le cas à Columbine ou autre. La société occidentale comme nous la connaissons traverse une grande crise dépressionnaire, non pas au niveau économique mais à celui des individus. De plus en plus de gens se sentent lésés, abusés, manipulés sans vraiment savoir par qui ou pour quoi. Les médias poussent à la paranoïa, les autorités resserrent leur surveillance, réduisent les libertés, les médecins prescrivent des antidépresseurs à tour de bras, le suicide devient plus une solution alternative qu'un acte désespéré. Sortir un jeu pareil dans ce genre de contexte ne pouvait donner qu'une seule chose : Un scandale. Il arriva, bruyant, dans ses grosses bottes, sans surprise pour personne. Bien entendu, il n'y eut aucune analyse, ni aucune recherche sur le pourquoi d'un tel titre : on parle d'un jeu vidéo, et il est de notoriété publique qu'il s'agit d'un loisir pour gamins débiles, associables et sociopathes. Mais même les parents de ce genre de gosses n'aiment pas les voir prendre du plaisir à tuer. Trop indécent. D'où ce tapage énorme aux US à l'époque. Sauf que c'était hurler au loup pour pas grand-chose. Au contraire, la façon dont se sont passée les choses a fait en sorte que le titre se vende bien mieux. Tout le monde veut désormais tester LE plaisir interdit. Running With Scissors avait à l'époque réussit un coup de maître, se faisant connaître comme peu de développeur avant eux.
Le pire dans tout ça ? C'est que Postal, 1er du nom est MAUVAIS ! Certes, il est amusant, 5 minutes, et défoulant. On peut dire que cela fait du bien de tirer au hasard, sans savoir pourquoi. Mais, car il y en a toujours un, il faut bien se dire que vendre un jeu grâce à un scandale n'est pas gage de qualité.
Dans un premier temps Postal est moche. Son ambiance 2D ne casse pas trois pattes à un canard, loin de là. Grossièrement dessiné, avec parfois une échelle laissant à désirer, les univers sont froids, tristes, sans vie ni intérêt. Rien n'est interactif, pas de planques, pas de surprises, rien. Les personnages sont quant à eux en 3D, pas beau, mal modélisés (même pour l'époque, comparez les avec ceux de « Little Big Adventure »), et s'intègrent extrêmement mal aux décors, tout en collant à l'esprit du jeu : Beaucoup de bruits pour pas grand-chose. Ils ont à peine l'apparence humaine. Ils se traînent au sol une fois blessés, gémissent, portent des armes et se défendent, mais l'on ne peut jamais oublier qu'il ne s'agit que d'un assemblage de carrés et rien d'autre. Les armes sont modélisées au minimum, les flammes sont amusantes 30 secondes, les explosions sont risibles.
Le niveau sonore est bien moins pitoyable, normal : y'en a pas. Ca réduit grandement le coté intéressant de Postal, malgré le fait qu'il ne soit déjà pas large. A vrai dire, y'a bien quelques cris, bruits de flingues, sauf qu'il n'y a aucun plaisir à en profiter.
En résumé, du coté artistique, c'est naze.
Niveau jouabilité, Idem. Une manipulation pas aisée (trop lente au clavier, trop rapide à la souris) avec des déplacements approximatif dans cette 2D mal conçue, des guns moches et pas pratiques, un système de visé chié par un Vulcain lors de la deuxième saison de Star Trek... Bref, rien à sauver de ce coté là. Ah oui, avec ça, c'est ultra linéaire et complètement débile (pourquoi votre voisin se ballade-t-il avec un lance roquette ???), même pour un fan absolu du non sens comme moi.
Pourtant... Malgré le fait qu'il n'ait rien pour lui, Postal est incroyablement accrocheur. Il était court, très court, 3 ou 4 heures tout au plus... Faites en une seule traite. Cela pourrait paraître bizarre de descendre un truc sur deux pages pour finir par dire qu'il est bon. C'est là même le paradoxe du titre de Running with Scissors : Moche, naze, nul, mal pensé, mal fini, mais tenant sa promesse : défoulant, violent, sans une once de compassion. Le titre idéal pour se venger sans avoir à se heurter à la réalité. Ici, vous descendez le voisin emmerdeur, là vous vous vengez de la petite frappe de votre collège. A coté, vous dégommez la fanfare locale que vous ne pouvez pas encadrer.
Alors oui, postal est con. Très même. Sauf qu'il l'est dans le bon sens : celui qui fait que nous nous amusons, que nous nous détendons. Il est bête, amoral, et complètement en dehors du paysage vidéoludique de l'époque, mais reste 100% Culte. Aujourd'hui, avoir vécu une vie de gamerz dans les années 90 sans y avoir goûté, c'est comme acheter le DVD de Vercingétorix parce qu'on aime bien Christophe Lambert : C'est passer pour un con !
Pour l'info sachez qu'une adaptation de Postal sur grand écran serait en cours de négociation entre le studio de developpement et... UWE BOLL ! AAAAAAAARRRRGGG !!!!!!
Quelques Liens :
Achetez le jeu sur le site de Running With Scissors :https://www.gopostal.com/store/PORTAL/downloadable.php (404 status - Not Found).
Postal.Fr LE site sur la serie des Postal :https://www.postalfr.com/news.php (404 status - Not Found).
Année : 1996
Développeur : Running With Scissors
Dispo Sur : PC (Dos & Win95)
1996. Une année bien lointaine dans mon esprit. J'allais sur mes 13 ans, au collège, la pire période de ma vie (enfin, je me marie l'an prochain, on fera le point sur celles-ci dans deux ou trois ans... ). Aucun de mes potes dans mon bahut, une concentration anormale de trous du cul analphabètes aux relations nombreuses et baraquées qui ne m'aimaient pas pour diverses raisons. Entre autres, ne pas avoir de copine ne me posait alors pas de problèmes, ne pas être à la mode, et surtout faire parti du fameux clan dit des « intellos ». Merde alors. Avoir un cerveau me causait des soucis. Résultat : je subissais, comme une majorité de gamins d'hier ou d'aujourd'hui. Heureusement pour ma santé mentale est arrivé le sauveur. LE jeu qui m'a permis d'évacuer toute ma haine, de me défouler sur des innocents, de torturer le monde et ses habitants : Postal.
Postal est idiot, mauvais, amoral, irresponsable, terriblement moche, moyennement jouable, difficile, mais surtout incroyablement con !
Voila comment résumer ce titre, mais parlons en plus longuement.
Comme je le disais, Postal est amoral. Son but ? Défouler, en surfant sur un phénomène de société inquiétant aux Etats-Unis, les très médiatique massacres dans les écoles et autres lieus, par des civils ayant pétés un câble. Ici vous êtes l'un d'entre eux : Antihéros anonyme, ayant pour seul fil conducteur sa haine des autres et sa colère envers tout ce que représente la société. Armé et dangereux, vous voila lâché dans une petite bourgade américaine comme il en existe des milliers, prêt à massacrer toute forme de vie humaine. S'il est chose qui est sur ici, c'est que personne n'est épargné, tout le monde en prend pour son grade : Voisins, flics, pom-pom girls, écoliers, femmes d'affaires ou autre.
Bien sur, le principe a choqué une bonne partie des spectateurs bien pensants. Ainsi, si l'on connaissait déjà quelques épisodes de rébellion contre les jeux vidéo, Postal a fait parti des grands noms déclenchant de véritable raz-de-marée d'indignation, sans vraiment le mériter. L'idée de base, bien que répréhensible, n'est pas plus dangereuse que de massacrer des soldats, zombies ou autres nazis. Mais il faut bien avouer que l'ambiance était sacrément malsaine. Votre personnage, complètement siphonné, entend des voix, voit des choses, et est persuadé que tous ceux qui vivent autour de lui sont corrompus, qu'en les exterminant il fait au mieux de sa mission. Ok, pris au premier degré c'est assez chaud.
Mais en grattant un peu plus loin, le message des concepteurs est un peu plus fin. Dans un premier temps, ils cherchaient à faire prendre conscience aux gens qu'à partir du moment où l'on possède une arme, nous devenons une menace potentielle au bien être des autres. Une personne équilibrée peut, après nombres d'échecs et de désillusions, perdre complètement le sens de la réalité et des responsabilités, engendrant alors des carnages comme ce fut le cas à Columbine ou autre. La société occidentale comme nous la connaissons traverse une grande crise dépressionnaire, non pas au niveau économique mais à celui des individus. De plus en plus de gens se sentent lésés, abusés, manipulés sans vraiment savoir par qui ou pour quoi. Les médias poussent à la paranoïa, les autorités resserrent leur surveillance, réduisent les libertés, les médecins prescrivent des antidépresseurs à tour de bras, le suicide devient plus une solution alternative qu'un acte désespéré. Sortir un jeu pareil dans ce genre de contexte ne pouvait donner qu'une seule chose : Un scandale. Il arriva, bruyant, dans ses grosses bottes, sans surprise pour personne. Bien entendu, il n'y eut aucune analyse, ni aucune recherche sur le pourquoi d'un tel titre : on parle d'un jeu vidéo, et il est de notoriété publique qu'il s'agit d'un loisir pour gamins débiles, associables et sociopathes. Mais même les parents de ce genre de gosses n'aiment pas les voir prendre du plaisir à tuer. Trop indécent. D'où ce tapage énorme aux US à l'époque. Sauf que c'était hurler au loup pour pas grand-chose. Au contraire, la façon dont se sont passée les choses a fait en sorte que le titre se vende bien mieux. Tout le monde veut désormais tester LE plaisir interdit. Running With Scissors avait à l'époque réussit un coup de maître, se faisant connaître comme peu de développeur avant eux.
Le pire dans tout ça ? C'est que Postal, 1er du nom est MAUVAIS ! Certes, il est amusant, 5 minutes, et défoulant. On peut dire que cela fait du bien de tirer au hasard, sans savoir pourquoi. Mais, car il y en a toujours un, il faut bien se dire que vendre un jeu grâce à un scandale n'est pas gage de qualité.
Dans un premier temps Postal est moche. Son ambiance 2D ne casse pas trois pattes à un canard, loin de là. Grossièrement dessiné, avec parfois une échelle laissant à désirer, les univers sont froids, tristes, sans vie ni intérêt. Rien n'est interactif, pas de planques, pas de surprises, rien. Les personnages sont quant à eux en 3D, pas beau, mal modélisés (même pour l'époque, comparez les avec ceux de « Little Big Adventure »), et s'intègrent extrêmement mal aux décors, tout en collant à l'esprit du jeu : Beaucoup de bruits pour pas grand-chose. Ils ont à peine l'apparence humaine. Ils se traînent au sol une fois blessés, gémissent, portent des armes et se défendent, mais l'on ne peut jamais oublier qu'il ne s'agit que d'un assemblage de carrés et rien d'autre. Les armes sont modélisées au minimum, les flammes sont amusantes 30 secondes, les explosions sont risibles.
Le niveau sonore est bien moins pitoyable, normal : y'en a pas. Ca réduit grandement le coté intéressant de Postal, malgré le fait qu'il ne soit déjà pas large. A vrai dire, y'a bien quelques cris, bruits de flingues, sauf qu'il n'y a aucun plaisir à en profiter.
En résumé, du coté artistique, c'est naze.
Niveau jouabilité, Idem. Une manipulation pas aisée (trop lente au clavier, trop rapide à la souris) avec des déplacements approximatif dans cette 2D mal conçue, des guns moches et pas pratiques, un système de visé chié par un Vulcain lors de la deuxième saison de Star Trek... Bref, rien à sauver de ce coté là. Ah oui, avec ça, c'est ultra linéaire et complètement débile (pourquoi votre voisin se ballade-t-il avec un lance roquette ???), même pour un fan absolu du non sens comme moi.
Pourtant... Malgré le fait qu'il n'ait rien pour lui, Postal est incroyablement accrocheur. Il était court, très court, 3 ou 4 heures tout au plus... Faites en une seule traite. Cela pourrait paraître bizarre de descendre un truc sur deux pages pour finir par dire qu'il est bon. C'est là même le paradoxe du titre de Running with Scissors : Moche, naze, nul, mal pensé, mal fini, mais tenant sa promesse : défoulant, violent, sans une once de compassion. Le titre idéal pour se venger sans avoir à se heurter à la réalité. Ici, vous descendez le voisin emmerdeur, là vous vous vengez de la petite frappe de votre collège. A coté, vous dégommez la fanfare locale que vous ne pouvez pas encadrer.
Alors oui, postal est con. Très même. Sauf qu'il l'est dans le bon sens : celui qui fait que nous nous amusons, que nous nous détendons. Il est bête, amoral, et complètement en dehors du paysage vidéoludique de l'époque, mais reste 100% Culte. Aujourd'hui, avoir vécu une vie de gamerz dans les années 90 sans y avoir goûté, c'est comme acheter le DVD de Vercingétorix parce qu'on aime bien Christophe Lambert : C'est passer pour un con !
Pour l'info sachez qu'une adaptation de Postal sur grand écran serait en cours de négociation entre le studio de developpement et... UWE BOLL ! AAAAAAAARRRRGGG !!!!!!
Quelques Liens :
Achetez le jeu sur le site de Running With Scissors :
Postal.Fr LE site sur la serie des Postal :
2006-11-05 10:34:51