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Postal

Année : 1996
Développeur : Running With Scissors
Dispo Sur : PC (Dos & Win95)
1996. Une année bien lointaine dans mon esprit. J'allais sur mes 13 ans, au collège, la pire période de ma vie (enfin, je me marie l'an prochain, on fera le point sur celles-ci dans deux ou trois ans... ). Aucun de mes potes dans mon bahut, une concentration anormale de trous du cul analphabètes aux relations nombreuses et baraquées qui ne m'aimaient pas pour diverses raisons. Entre autres, ne pas avoir de copine ne me posait alors pas de problèmes, ne pas être à la mode, et surtout faire parti du fameux clan dit des « intellos ». Merde alors. Avoir un cerveau me causait des soucis. Résultat : je subissais, comme une majorité de gamins d'hier ou d'aujourd'hui. Heureusement pour ma santé mentale est arrivé le sauveur. LE jeu qui m'a permis d'évacuer toute ma haine, de me défouler sur des innocents, de torturer le monde et ses habitants : Postal.

Voila comment résumer ce titre, mais parlons en plus longuement.
Comme je le disais, Postal est amoral. Son but ? Défouler, en surfant sur un phénomène de société inquiétant aux Etats-Unis, les très médiatique massacres dans les écoles et autres lieus, par des civils ayant pétés un câble. Ici vous êtes l'un d'entre eux : Antihéros anonyme, ayant pour seul fil conducteur sa haine des autres et sa colère envers tout ce que représente la société. Armé et dangereux, vous voila lâché dans une petite bourgade américaine comme il en existe des milliers, prêt à massacrer toute forme de vie humaine. S'il est chose qui est sur ici, c'est que personne n'est épargné, tout le monde en prend pour son grade : Voisins, flics, pom-pom girls, écoliers, femmes d'affaires ou autre.

Mais en grattant un peu plus loin, le message des concepteurs est un peu plus fin. Dans un premier temps, ils cherchaient à faire prendre conscience aux gens qu'à partir du moment où l'on possède une arme, nous devenons une menace potentielle au bien être des autres. Une personne équilibrée peut, après nombres d'échecs et de désillusions, perdre complètement le sens de la réalité et des responsabilités, engendrant alors des carnages comme ce fut le cas à Columbine ou autre. La société occidentale comme nous la connaissons traverse une grande crise dépressionnaire, non pas au niveau économique mais à celui des individus. De plus en plus de gens se sentent lésés, abusés, manipulés sans vraiment savoir par qui ou pour quoi. Les médias poussent à la paranoïa, les autorités resserrent leur surveillance, réduisent les libertés, les médecins prescrivent des antidépresseurs à tour de bras, le suicide devient plus une solution alternative qu'un acte désespéré. Sortir un jeu pareil dans ce genre de contexte ne pouvait donner qu'une seule chose : Un scandale. Il arriva, bruyant, dans ses grosses bottes, sans surprise pour personne. Bien entendu, il n'y eut aucune analyse, ni aucune recherche sur le pourquoi d'un tel titre : on parle d'un jeu vidéo, et il est de notoriété publique qu'il s'agit d'un loisir pour gamins débiles, associables et sociopathes. Mais même les parents de ce genre de gosses n'aiment pas les voir prendre du plaisir à tuer. Trop indécent. D'où ce tapage énorme aux US à l'époque. Sauf que c'était hurler au loup pour pas grand-chose. Au contraire, la façon dont se sont passée les choses a fait en sorte que le titre se vende bien mieux. Tout le monde veut désormais tester LE plaisir interdit. Running With Scissors avait à l'époque réussit un coup de maître, se faisant connaître comme peu de développeur avant eux.
Le pire dans tout ça ? C'est que Postal, 1er du nom est MAUVAIS ! Certes, il est amusant, 5 minutes, et défoulant. On peut dire que cela fait du bien de tirer au hasard, sans savoir pourquoi. Mais, car il y en a toujours un, il faut bien se dire que vendre un jeu grâce à un scandale n'est pas gage de qualité.

Le niveau sonore est bien moins pitoyable, normal : y'en a pas. Ca réduit grandement le coté intéressant de Postal, malgré le fait qu'il ne soit déjà pas large. A vrai dire, y'a bien quelques cris, bruits de flingues, sauf qu'il n'y a aucun plaisir à en profiter.
En résumé, du coté artistique, c'est naze.
Niveau jouabilité, Idem. Une manipulation pas aisée (trop lente au clavier, trop rapide à la souris) avec des déplacements approximatif dans cette 2D mal conçue, des guns moches et pas pratiques, un système de visé chié par un Vulcain lors de la deuxième saison de Star Trek... Bref, rien à sauver de ce coté là. Ah oui, avec ça, c'est ultra linéaire et complètement débile (pourquoi votre voisin se ballade-t-il avec un lance roquette ???), même pour un fan absolu du non sens comme moi.

Alors oui, postal est con. Très même. Sauf qu'il l'est dans le bon sens : celui qui fait que nous nous amusons, que nous nous détendons. Il est bête, amoral, et complètement en dehors du paysage vidéoludique de l'époque, mais reste 100% Culte. Aujourd'hui, avoir vécu une vie de gamerz dans les années 90 sans y avoir goûté, c'est comme acheter le DVD de Vercingétorix parce qu'on aime bien Christophe Lambert : C'est passer pour un con !
Pour l'info sachez qu'une adaptation de Postal sur grand écran serait en cours de négociation entre le studio de developpement et... UWE BOLL ! AAAAAAAARRRRGGG !!!!!!
Quelques Liens :
Achetez le jeu sur le site de Running With Scissors :
Postal.Fr LE site sur la serie des Postal :
2006-11-05 10:34:51