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Films

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Silent Hill - Le Film

Réalisateur : Christophe Gans
Scénario : Roger Avary, Nicolas Boukhrief, Christophe Gans
Genre : Fantastique
Année : 2006
Durée : 2h07
Avec : Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Jodelle Ferland…


Oui, je sais, je suis à la bourre. Silent Hill est sorti il y a de ça un moment déjà, y compris en DVD. Sauf que, j’étais tellement resté sur ma faim au ciné que j’ai voulu attendre de le revoir pour en parler. J’ai donc sacrifié une soirée afin de louer le dernier Christophe Gans, et (re)voir ce que ça donne. Après tout, quand j’l’ai vu dans les salles obscures, c’était pas dans de bonnes conditions : en français, dans une salle multiplexe, donc remplie de toute sorte d’imbéciles (comme dans les JDR, y’a plusieurs classes : le type qui mange, celui qui fait des commentaires à voix haute, le couple qui se tripote à deux mètres de vous, ou encore, la famille possédant une carte de fidélité et allant voir tous les films sans vraiment en avoir envie… ) gâchant votre plaisir de leur présence et leur manque de respect. Là, je suis à la maison, personne ne viendra interférer dans mon visionnage. Fight !

La jeune Sharon (Jodelle Ferland, vu dans des séries et plus récemment dans Tiderland de Terry Gilliam) fait des cauchemars. Pas de simples cauchemars où l’on se réveille en hurlant, non, ceux qui enclenchent des crises de somnambulisme, mettant votre vie en jeu. Le thème de ces rêves semble toujours être le même : la ville de Silent Hill. Souhaitant comprendre et combattre le mal qui ronge la vie de sa petite, Rose Da Silva (Radha Mitchell, vu entre autre dans Pitch Black, Man on Fire, Neverland… ) décide de l’emmener sur place, afin qu’elle puisse affronter ses peurs. Rien ne se passe comme prévu, et, arrivées sur place, mère et fille sont séparées aux abords de la ville. Commence alors la quête d’une femme à la recherche de son enfant, dans une ville qui apparaît appartenir de moins en moins au monde qu’elles connaissaient, peuplée de créature et de personnes non moins étranges…

Voilà le speech de départ. D’un point de vue de fan de la série de Konami, on constate donc qu’il s’agit d’un mixe entre le premier jeu (le thème de la petite fille perdue), du second (pour l’esthétisme) et du troisième (pour le personnage principal). Gans n’a pas voulu garder le père comme protagoniste central, pour ne pas le dénaturer. En effet, dans Silent Hill 1er du nom, le héro est un homme, possédant la maternité et la sensibilité d’une femme, aussi, le durcir pour les besoins du métrage serait toucher l’un des principes fondateurs de la série : un personnage souvent dépassé par les évènements, et qui ne sait comment les surmonter. On ne veut pas d’un Rambo, mais d’une personne lambda, qui doit affronter des phénomènes au-delà du possible. Exit papa, bonjour à maman. Petite entorse à l’univers de la série, mais bon, on a quand même vu pire.

Le tout est bercé par un esthétisme vraiment impressionnant. Le travail de Gans sur la photo et les décors est tout bonnement monstrueux, donnant véritablement la sensation de se trouver dans la ville de Silent Hill. Les créatures bénéficient d’un traitement qu’une qualité particulièrement bonne, offrant une véritable impression de « corruption » des chairs, comme c’est le cas dans les jeu, ou dans certains films de Cronenberg (d’ailleurs, le chef opérateur est Carol Spier, qui a travaillé avec ce dernier sur des films comme La Mouche ou Existenz). Parlons de l’une de ces bestioles : La Pyramide Rouge, fameux objet de flippe dans Silent Hill 2 fait parti des joyeusetés présentes au programme. Elle est campée par un danseur espagnol, Roberto Campanella, qui, à travers une maîtrise parfaite de son corps, donne à ce monstre une personnalité digne des grandes figures du cinéma d’horreur.
Sans oublier les musiques et l’environnement sonore. Ah, là, c’est du tout bon, puisque c’est Akira Yamaoka, déjà créateur de l’ambiance musicale des jeux qui s’y colle. Pas de soucis, on retrouve bien sa patte, avec des sons industriels, inquiétants, collant à la perfection à l’esthétique globale du film.

Jusqu’ici, je suis assez élogieux. La seconde vision serait-elle la bonne ? Est-ce un métrage de qualité, le meilleur de Gans ? Oui et non. Avec ce que j’ai écrit au dessus, on a fait le tour de toutes ses qualités, à savoir, une très belle image, et un bon son. Vient le reste, c’est là que le bat blesse. Le principal reproche, et pas des moindres, c’est l’esprit de la série, qui n’est pas respecté du tout ici. J’vais pas vous spoiler la fin, mais sérieusement, les scénaristes (Roger Avary, Nicolas Boukhrief et Christophe Gans) n’ont pas saisi le principe de Silent Hill, et nous pondent une espèce d’histoire bâtarde, avec une explication foireuse et des personnages dont la psychologie est aussi plate qu’une table à repasser. A vouloir pousser leur sensibilité trop loin, on tombe dans la caricature, dans l’excès, ne les rendant plus crédible pour un sou.
Puis sans déconner, c’est vide. Il ne se passe pas grand-chose dans ce film. Ok, c’est beau, très beau, mais qu’est ce qu’on s’emmerde. Ce dont on a droit, c’est un superbe emballage, avec des nœuds magnifiques, qui donne envie d’être ouvert. Sauf qu’une fois que c’est fait, on se retrouve avec les surprises kinder, faites dans un sale plastique premier prix et qui nous amusent à peut près 3 minutes. Silent Hill c’est ça : un esthétisme léché au service de rien du tout. Ce qu’on a l’impression de mater pendant deux heures, c’est un clip de métal. Sans déconner, mettez moi un truc bien commercial là-dessus, genre le CD d’Evanescence ou de Crazy Town (/me crache sur le sol à l’évocation de ces deux noms), passez le tout sur une chaîne de jeunes, MTV par exemple, rajoutez des messages SMS en dessous, et voilà ce que j’avais l’impression de mater.

C’est dommage, vraiment, car il y avait matière à faire un très bon long métrage avec le sujet de départ. Une histoire intéressante, des personnages plus torturés psychologiquement, voilà ce qu’était Silent Hill sur console, ici complètement écarté pour laisser la place à un sujet plus grand public (mais pas forcément plus clair), avec une explication digne d’un épisode d’au-delà du Réel (la nouvelle et minable série, pas celle cultissime des années 50). Gans nous pond ici encore une œuvre bien jolie, mais avec pas grand-chose derrière. Oh bien sur, y’a des gens qui ont aimés. L’un de mes meilleurs potes me le disait encore « C’est génial, j’avais l’impression de jouer au jeu ! » . Oui, sauf que pour la plupart des gens, lorsqu’on va au cinéma, ce n’est pas pour mater une cinématique, mais pour voir quelque chose de différent. Un film quoi.
Encore une adaptation à ranger du coté des essais ratés. Reste que c’est regardable, pas comme un Street Fighter ou un Super Mario Bros, mais que c’est à 1000 lieues de ce qu’aurait pu être un bon traitement de cette série Mythique. Malgré tout, Christophe Gans signe là son deuxième meilleur film, derrière Crying Freeman qu’il ne parviendra décidément jamais à égaler.

J’vous laisse chercher sur le net des critiques de vrais journalistes, pas mal de monde a adoré, aussi vous n'aurez pas de mal à en trouver

Quelques Liens :

Le site officiel du film : https://www.sonypictures.com/movies/silenthill/site/index.html (404 status - Not Found).
Raphi Le Sobre
2007-04-10 10:41:57



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