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2003

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Otogi: Myth Of Demons

Editeur: Sega
Développeur: From Software
Année: 2003
Genre: Beat Them All
Dispo sur: Xbox

Il y a des titres qui nous font tomber sous leur charme seulement après quelques minutes de jeu. Des titres, dont l'originalité, l'univers, la poésie sont tels, même s'ils ne sont pas formidables et irréprochables, nous poussent à aller jusqu'au bout, ne serait-ce que pour assister au prochain niveau. C'est le cas d'Otogi : Myth Of Demons.

La cité impériale est en ruine. Le monde des humains n'est plus, ou presque. Dans leur décadence, ces derniers ont perdu le respect des traditions, celles de leurs ancêtres. Ainsi, lorsque le sceau Impérial, barrant l'accès du monde des mortels aux démons et leurs âmes damnées, se brisa, rien, ni personne, ne fut capable de les arrêter. Les sanctuaires divins dévastés, les innocents massacrés, l'Empire ravagé, nul ne peut stopper la contamination du monde des vivants par celui des morts. Personne, si ce n'est vous, un Non Mort.
Vous êtes Raikoh, soldat dont l'origine est incertaine. Pas vraiment homme, ni véritablement démon, vous errez entre les deux mondes, car vos crimes impardonnables, ayant entraîné la disparition de nombreux mortels, ne vous autorisent pas à accéder au repos éternel.
Parce que vous n'avez rien à perdre, parce que vous êtes formé aux arts du combat, une mystérieuse divinité vous ramène sur Terre, vous offrant la bénédiction de ses pouvoirs, ainsi que son pardon, afin de purifier en son nom les landes souillées par les créatures des enfers.

Nous voici projeté dans un Japon Médiéval Fantastique sorti tout droit de l'imagination (encore une fois) des génies de chez SEGA. Cette fois, ils nous ont pondu un Beat Them All (Littéralement « Tabasses-Les-Tous ») nerveux, jouissif, mais aussi onirique et terriblement poétique, inspiré des anciennes légendes Japonaise.

Graphiquement, c'est magnifique. Des univers de toute beauté, mystiques, dont la poésie est une composante indéniable. Des cités impériales ravagées par les maudits, des cimetières marins dont les victimes tentent de grossir encore et toujours le nombre d'épaves présentes. Des Temples, des forêts, où les dieux vous guident, où la lune vous protége des esprits torturés. Des créatures originales et inspirées, des armes au design épuré, un héro loin d'être innocent et dont l'âme se rachète à coup de lattes dans la gueule.
Bref, Otogi est extrêmement varié dans ses environnements, diversifiant les plaisirs de la découverte à chaque nouveau niveau. Le tout appuyé par des musiques extraordinaires, à la fois sobres et classieuse, épiques et modeste. Conjuguées avec les graphismes superbement originaux et symboliques présentés au dessus, ils vous transportent dans cette incroyable création.

Sauf que, tout n'est pas rose dans l'univers des démons. Si, au niveau de la conception artistique et musicale, tout s'annonce comme plus que réussi, au niveau du gameplay, c'est un peu moins folichon.
Son premier gros défaut est commun à toute la famille du genre : La répétitivité. C'est bien, c'est beau, mais après 20 minutes à casser en deux de grosses bestioles, on commence à en avoir un peu marre. Bien entendu, il y a quelques niveaux originaux, comme celui en navire, où des créatures ne tenteront de vous faire sombrer que par leur poids, celui qui vous pousse à guetter les nuages couvrant la lune, pour ne pas vous faire assaillir par les démons etc... Mais en gros ça se résume toujours à la même chose : Dégommer tout ce qui est vivant (ça se dit pour des morts?) dans un niveau, ou détruire des trucs qui ne bougent pas, mais qui sont entourés de machins qui remuent un peu plus de leur coté.
Ce ne sont pas les trois pauvres techniques disponibles qui changeront la donne. Une attaque faiblarde mais rapide, une puissance mais lente à enclencher, et pour finir des incantations magiques qui gagnent en puissance si vous prenez le temps de les enclencher. D'un autre coté, on pourra saluer le nombre d'armes dispo (une dizaine) ainsi que les artefacts et sorts, eux aussi en nombre honorable. Pour y avoir accès, il vous faudra réaliser certains objectifs dans les niveaux traversés, puis gagner assez de pognon pour se les offrir.

Un autre gros défaut d'Otogi est sa difficulté, très mal dosée. Un stage se terminera en 5 minutes après avoir décapité des bestioles simplissimes, et le suivant vous enverra crever 20 fois contre gros balèze, ou par la faute d'une technique difficile à appréhender. Si mourir une fois ou deux passe facilement, une dizaine de fois à la suite, c'est franchement enrageant. Surtout qu'à chaque fois, vous devez vous retaper l'intégralité du niveau ! Avec ceci, arrive un nouveau défaut : Les sons. Répétitifs eux aussi ! Horrible, quand au troisième ou quatrième niveau vous devez abattre un grand prêtre, et que, tout le temps que dure la traversée (10 minutes), ce dernier répète la même phrase, toutes les 30 secondes. Croyez moi que l'envie de faire goûter à votre console la semelle de vos pompes est présente, notamment quand on perd à répétition.

Néanmoins, ces défauts peuvent apparaître comme léger pour qui aime les Beat Them All, et encore plus lorsque l'on plonge plus en profondeur dans l'univers envoûtant et fantastique d'Otogi. Après tout, ce sont les petites imperfections qui font ressortir tous les bons cotés d'un jeu (sauf pour l'arnaque qu'est Sin Episode).
Si l'occasion se présente, n'hésitez pas à consacrer un peu de temps à ce petit bijou du genre sur Xbox. Ok, il n'arrive pas à la cheville d'un Devil May Cry (Bien que je trouve ce dernier surcoté) mais il mérite amplement qu'on y jette un œil. De plus, la prise en main est immédiate (sauf le système de visé, parfois très con), et il est divisé en niveaux courts, permettant de se lancer dans un petit « run » bien défoulant pendant quelques minutes pour s'arrêter par la suite, ne nous forçant pas à rester devant sa console jusqu'au ras le bol.
Un excellent titre, que je conseille aux amoureux du genre comme aux débutants.


Quelques Liens :

Le site officiel : https://www.sega.com/gamesite/otogi/ 403
Raphi Le Sobre
2006-05-25 09:02:03



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