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2006

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Vivisector

Editeur : Nobilis
Developpeur : 1C
Genre : FPS
Année : 2007 (mais j'le met dans 2006, même si je devrais plutôt le placer dans 2000 ou années 90)
Disponible sur : PC, et c'est déjà bien trop

La Russie n'est pas assez reconnue par les joueurs. Quand ils pensent à elle, c'est pour envoyer les chars de l'armée Rouge écraser Paris dans Command and Conquer : Red Alert, ou lutter contre ses officiers (à la pilosité et aux mâchoires surdéveloppées) maltraitant de pauvres New Yorkais dans Freedom Fighters. On a cependant tendance à oublier que c'est souvent de là-bas d'où nous proviennent les pires représentants du domaine vidéoludique, notamment pour tout ce qui touche aux FPS (Liquidator ou Neuro pour la seule année 2006). Vivisector est l'une de ces bouses. Ca fait des années qu'on l'attend, et voilà qu'il débarque enfin en France. Merci Nobilis de nous avoir fourni cette perle, qui nous permettra de grandement relativiser la qualité des Shooters prévus pour cette année.

Membre d'une mission d'enquête et de sauvetage, vous voilà envoyé avec le reste de votre équipe sur une île où l'armée (votre patron) planque un laboratoire, dans lequel un savant (fou, cela va sans dire) se livre à tout un tas de trucs dégueulasses avec pas mal de bestioles. Fortement inspirés par « L'Ile du Docteur Moreau » de Herbert George Wells, les créateurs de Vivisector vous catapultent ainsi dans ce qui semble être le plus sérieux concurrent de Daïkatana, avec pour seul intérêt, affronter des tigres lance-flammes et des hyènes lance-roquettes. Enfin, intérêt, c'est vite dit.

Voilà, pour respecter la volonté du scénariste, à savoir, résumer une idée correcte sur une feuille de papier toilette, je bâcle moi aussi le synopsis. Faut dire que je l'ai mauvaise (Wells faisant partie des auteurs que je vénère) de voir un aussi bon livre massacré de la sorte. Vous me direz, les mauvais scénars, dans les FPS, c'est courant. C'est vrai. Sauf que là, c'est loin d'être le seul handicap du jeu, c'est même probablement son seul atout.

Le choc survient avec la première vidéo in-game. Bon sang ! J'ai du faire une connerie là. J'ai touché un truc qui m'a propulsé 10 ans en arrière ! Vite, courrons vers les options vidéo. Ah ben non. Tout est à fond, y compris la résolution d'écran. La vache, pour un jeu se payant un ou deux ans de retard, maximum, il arrive à être plus laid que le premier Soldier Of Fortune (année 2000 quand même). Très fort. Les personnages sont horriblement moches, à l'image des décors, dont les couleurs générales tirent vers le marron verdâtre. L'heure passée (perdue) à traîner sur Vivisector m'a donné l'impression de m'être enfoncé des échardes dans les yeux, ou de parcourir un centre de retraitement des eaux usées avec ces coloris horriblement mal choisis. Quand aux ennemis, n'en parlons pas, ceci afin de préserver ce qui subsiste de ma santé mentale.

Oh, et puis, au point où on en est, parlons d'eux. Vos premières rencontres, vous les ferez avec des militaires qui font peur, habillés de noir, avec des grosses armes, qui vous tirent dessus pour une raison inconnue (oui, après tout, vous avez été envoyé par leurs mêmes patrons, pour leur venir en aide... ). Comme dit plus haut, ils sont moches, mais idiots avant tout. Se mettre à couvert est une notion que l'ordinateur ne semble pas connaître ou comprendre. Plus grave encore, ces imbéciles de soldats ne cesseront pas de vous attaquer vous, alors qu'ils se font mettre en pièces par ces saloperies de hyènes robotisées. Y'a quand même un truc drôle avec eux : quand on leur tire dessus, la chair de leurs membres se barre, laissant place aux os. Wouha. C'était le premier, et le seul, intérêt que je leur ai trouvé.
Le second type d'ennemis donc, ce sont les fameux animaux, rendu agressifs par tant de cruauté envers eux (par les programmeurs notamment, responsables de leur comportement, et les graphistes qui les ont salement modélisés/amochés). Faut s'accrocher contre eux, parce que non seulement ils sont rapides, possèdent une tonne de vie, et sont surarmés, mais sont surtout avantagés par le système de visé tout pourri et les innombrables bugs du jeu, les rendant immortels, invisibles, ultra rapides ou en les coinçant dans un pan de décors (et vu qu'on ne peux avancer sans les avoir tous butés, c'est pratique). Avec un peu de chance, c'est tout à la fois. Dire qu'ils sont donc chiants, c'est gravement sous-estimer la réalité des faits.

Faisons un résumé rapide du Gameplay : Vous avancez, tombez sur une dizaine de tigres robots. Vous passez, il vous reste 1 point de vie, et 5 balles. Vous faîtes 50 mètres, et là, pouf ! Une nouvelle poignée de hyènes cybernétiques apparaissent. Sans vie, sans balles, vous faites quoi ? Bravo, vous avez deviné : Vous chargez votre dernière sauvegarde. Vivisector, c'est peut-être naze, mais avec du Challenge : Vous serez à court de munition en permanence, sans jamais, ou presque, mettre la main sur un medikit, alors qu'au même moment vous croulerez sous les ennemis. A ce titre, la durée de vie est probablement excellente, puisqu'on vous oblige à recharger toutes les 5 minutes. J'pourrai pas vous dire combien temps le jeu dure (à la louche, sans prendre de risques : Beaucoup trop) parce que je n'ai pas tenu plus qu'une petite heure, qui m'avait semblée déjà bien longue...


Vivisector c'est donc du sang, de la sueur, et des larmes. Le sang sera le votre, qui coulera beaucoup plus que celui de vos ennemis. La sueur, c'est la difficulté surhumaine, couplé à un intérêt inexistant, vous forçant à combattre en chaque instant ce désir de quitter et de jouer à autre chose. Enfin, les larmes, vous les verserez en luttant contre le sommeil qui vous envahit peu à peu, contre l'ennui profond qui rend votre nuque douloureuse et votre tête lourde, mais surtout en infligeant à vos yeux ce calvaire visuel. Ce seront aussi celles du vendeur, ému d'avoir réussi à fourguer pour la première fois à un pigeon un exemplaire cette bouse internationale, et méritant dorénavant une promotion pour une telle réussite.
Sur ce, j'espère que ces deux pages vous empêcheront de tomber dans ce piège infâme qu'est son prix (une vingtaine d'Euros). On devrait le distribuer dans les centres de formations aux métiers du jeu vidéo : C'est un concentré de ce que l'industrie vidéoludique a fait de pire ces dernières années. En attendant, moi, j'ai un nouveau dessous de verre.







Quelques Liens :

Bon, c'est étrange, mais la page officielle de Vivisector ne semble plus exister... Dingue non ?
Pourtant, si l'on va là : https://www.action-forms.com/ (301 - Moved Permanently). et dans « games », elle est annoncée. Mais si vous cliquez sur Vivisector, vous verrez que ça ne mène nulle part...
Bon, si j'ai pas le site officiel, j'ai au moins la démo (pour ceux qui aiment souffrir), téléchargeable là : https://www.jeuxvideo.com/downloads/0001/00011376_demo.htm (404 status - Not Found).

Raphi Le Sobre
2007-05-31 07:28:17



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