bandeau

Films

693
43

Dead Or Alive - Le Film

Les adaptions ciné des jeux vidéo se suivent mais ne se ressemble pas. Vous m'direz, ça ne peut pas être pire qu'au début du phénomène. Oublié Super Mario Bros, chef d'œuvre incontestable de ce qu'il ne faut pas faire. Rangé au fond du garage l'inénarrable Street Fighters avec Jean-Claude « aware » Van Damme. Aujourd'hui on tente de rester fidèle au sujet original, comme Christophe Gans avec son Silent Hill (j'ai bien dit TENTE) ou comme essaye actuellement Uwe Boll avec Postal (HAHAHAHAHAHAHA). Entre toutes les super productions et les bouses annoncées qui nous attendent cette année, il y en a une qui a fini entre mes mains il n'y a pas si longtemps, grâce à des potes habitant aux US (comme quoi la mondialisation n'a pas que du mauvais), et qui ne laissait présager rien de bon en apparence : Dead Or alive.

Niveau scénar, ça ne respecte pas un pet le jeu. Dans Silent Hill cela faisait tâche, toute la série reposant sur ses scénarios alambiqués. Ici, pas de soucis : sur console Dead Or Alive c'était de la baston et des jolies fille, peu importait pourquoi elles se foutaient sur la gueule. On comprend bien que pour le ciné, un fil conducteur est nécessaire, où l'on risque de finir dans la catégorie des Gladiatrices (chef d'œuvre de beauf attitude) ou des films qui passent tard le dimanche soir sur M6. Donc, nos héroïnes sont toutes convoquées à un grand tournoi d'arts martiaux, censé récompenser le (la) meilleur(e) combattant(e) de la planète. Bien entendu, chacun des participants ont un but précis en répondant à cette invitation, différent quelquefois du titre proposé. Avertissement pour les puristes du titre, certains persos sont loin de correspondre avec leurs alter ego virtuels (Ayane est une occidentale ici et officie dans un clan Japonais ???)

C'est avec cette histoire aussi épaisse qu'une feuille de papier toilette que nous retrouvons une grande partie des personnages du jeu : Katsumi (Devon Aoki, 2 Fast 2 Furious, Sin City), Tina Amstrong (Jaime Pressly, Sex Academy, Torque et une chiée de série TV), Christie Allen (Holly Valance, vu dans Les Experts et Prison Break), ou encore Helena Douglas (Sarah Carter, vu elle aussi dans des séries TV). J'vais pas vous présenter tous les personnages, mais une grande partie d'entre eux sont présent, parfois en coup de vent, le temps de prendre des baffes. Ces quatre là sont les principales protagonistes, chacune ayant un but particulier, mais surtout une plastique de rêve.

Car DoA ne s'éloigne jamais de son cadre originel : Tout l'intérêt réside dans les jeunes et jolies demoiselles se bastonnant allègrement, exactement comme sur console. De ce coté au moins, pas de déception. Toutes les actrices présentes ne peuvent que faire saliver le mâle lambda devant son écran. Tenues généralement courtes et moulantes (pour les combats voyons !) on peut constater que l'on retrouve ce que l'on cherchait sur le jeu : De l'action avec autre chose que des super soldats, des mutants ou autres saloperies en tout genre. Ici ça pète dans tous les sens, mais de façon à toujours mettre en avant le physique irréprochable des héroïnes. Combat sous la pluie, ou match de Beach Volley (moins de 30 cm² de tissu par participante), y'a pas à dire, c'est beau.

Le tout orchestré par Mr Corey Yuen, un nom qui doit vous sembler familier. A l'origine acteur dans nombre de films de Kung Fu, parfois aux cotés de Jacky Chan ou de Bruce Lee, il est passé par la suite derrière la caméra pour mettre en scène ses propres métrages. Il perce en France grâce à Luc Besson (beeeeurk !) en prenant la tête de la seconde équipe de tournage sur Roméo Doit Mourir (2000, Andrzej Bartkowiak) ou encore Le Baiser mortel du dragon (2001, Chris Nahon) après avoir fait de même aux US sur L'arme fatale 4 (1998, Richard Donner) ou X-Men (2000, Brian Synger). Toujours sous l'aile de Besson, il réalisera plus récemment les deux opus de la série du Transporteur, qui portent autant la marque du producteur français (à savoir un scénar de merde, des explosions et des personnages aussi consistant qu'une méduse) que la sienne (des combats chiadés).
Le visionnage de DoA partait donc avec de gros a priori, car malgré son talent de chorégraphe, on ne peut pas dire que ses créations baignent dans le talent le plus fou. Pourtant ses réalisations du temps où il officiait à Hong Kong valaient le coup, notamment le très bon So Close, excellente série B, mais encore Hero ou autre. Alors qu'est ce qu'allait donner ses pérégrinations dans le cinéma occidental en ce qui concerne l'adaptation d'un jeu vidéo ?

Eh bien, honnêtement, c'est plutôt réussi ! On retrouve ici un réalisateur de films d'actions comme on les aime, à mille lieux d'une production Besson. Attention tout de même, il ne s'agit en rien d'un chef d'œuvre immanquable. Le scénar est inexistant, les Fx sont poussifs (l'explosion à la fin !), certains plans et passages suscitent le rire (qu'est ce que foutent des ninjas et des voleurs du japon médiéval au XXième siècle ??), mais à coté de cela les combats sont très bien filmés, pas répétitifs, les acteurs bien dirigés (même si on sens parfois leur jeu un peu limite) et la photo correcte. En gros, on se trouve face à une bonne série B qui n'a qu'un seul but : vous divertir. Pas de messages moralistes ou autre, pas de réflexions sous jacente. Débranchez votre cerveau pour assister à une heure et demie de bastonnade et de situation cocasse dans un film très loin de se prendre au sérieux (la scène finale !). C'est bien là le coup de force de Mr Yuen : Contrairement à un Street Fighters qui voulait aller toujours plus loin, ici, on sait qu'au moindre faux pas on verse dans le ridicule. Il évite donc intelligemment les pièges de ce genre de prod', faisant de son métrage un bon défouloir agréable à regarder.

Dead Or Alive n'est pas un « must see », tant pour ses combats (bien moins impressionnant qu'un Ong Bak ou que L'Honneur du Dragon) que pour sa réalisation générale, mais il reste un très bon divertissement, qui excelle dans les soirées pizzas. Un petit film très correct, sans prétentions, qui amusera tout le monde, tant par ses scènes d'actions que par la présence immanquable de ses actrices et qui mérite bien plus son visionnage qu'un Mission Impossible 3 imbu de lui-même et de son Tom Cruise à coté de la plaque.

Juste à titre de précision : Ne pas confondre ce film avec la trilogie Dead Or Alive de Takashi Miike, qui n'a rien à voir avec l'œuvre de Mr Yuen. Les deux films portent le même titre mais n'ont rien de commun, tant dans la réalisation que dans le sujet.


Raphi Le Sobre
2007-01-08 18:28:50



jouer.orgCNIL n° 822436