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Films

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Le Monde de Narnia - Chapitre 1

Réalisation : Andrew Adamson
Scénario : Ann Peacock, Andrew Adamson, Christopher Markus, Stephen McFeely
Genre : Fantastique
Année : 2005
Durée : 2h20
Avec : Georgie Henley, Skandar Keynes, Anna Popplewell, William Moseley, Tilda Swinton, Rupert Everett, James McAvoy,...


Quand a déboulé dans les salles le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson ou encore l'adaptation d' Harry Potter, on pressentait qu'une vague de films fantastiques, adaptés des grands noms de la littérature de genre allait pointer le bout de son nez. Après tout, Hollywood fonctionne toujours de la même manière depuis plus de 60 ans : un succès, une copie.
Surfant sur la mode des créatures magiques et des contes merveilleux de l'enfance, Le Monde de Narnia – Chapitre 1 est l'exemple même de la production opportuniste, tentant de s'introduire dans une brèche ouverte quelques temps plus tôt par un réalisateur néo-zélandais. Essai transformé puisque c'est une belle réussite, sous-entendez une belle rentrée d'argent. Oui parce que, niveau cinéma, c'est loin d'être la même soupe.

Lucy, Susan, Edmund et Peter Pevensie sont quatre frères et sœurs découvrant par le plus grand des hasards, qu'une ancienne armoire n'est autre qu'un passage magique vers un monde qui ne l'est pas moins. Propulsés dans un univers fantastique, les 4 enfants ne savent pas encore qu'ils sont les principaux protagoniste d'une ancienne prophétie et que leur rôle dans la bataille qui s'engage sera décisif. Alliés à Aslan, Lion et Seigneur du Bien, ils devront déjouer les plans des forces ténébreuses du monde de Narnia...

Exposé ainsi, l'histoire paraît enfantine. Et c'est bel et bien le cas, car les contes de C.S. Lewis s'adressent avant tout au tranches d'ages de la jeunesse et l'adolescence, bien que les adultes puissent apprécier aussi son œuvre de grande qualité, tant par l'écriture que l'imagination. Plusieurs niveaux de lectures sont possibles, et bien des parallèles sont applicables à cette œuvre majeure du fantastique. Malheureusement, tout ce qui fit la grandeur des livres ne se retrouve pas dans la version cinématographique.

Le réalisateur, Andrew Adamson, partait pourtant avec de bonnes bases. Fan (d'après ses propres paroles) de l'œuvre de Lewis, la connaissant assez bien, il aurait pu en faire une adaptation magnifique, poétique et onirique, suivant à lettre ce que l'écrivain irlandais laissait transparaître dans ses pages. Avec Shrek premier du nom, A.Adamson paraissait maîtriser le domaine de la double lecture, nous livrant un film d'animation possédant une interprétation légère, ainsi qu'une autre beaucoup plus adulte, amenant avec humour une réflexion sur la différence et les réactions face à elle (La Ségrégation des Ogres comparable à celle que les Noirs ont vécus, l'extermination des créatures magique rappelant les rafles Nazies etc...).
Mais pas ici. Bien au contraire. Andrew Adamson nous livre un film niet, plat, sans aucun relief au niveau de la réflexion ou de la profondeur. Un seul mot d'ordre : Le Bien contre Le Mal. Ne cherchez pas plus loin, il n'y a rien d'autre.

Car c'est bien là que le bat blesse. D'une histoire magique et féerique, Andrew Adamson nous sort une œuvre commerciale, n'ayant d'autre but que de faire sourire les enfants et vendre les produits dérivés. Le réal l'avoue lui-même, il a travaillé très près des différents secteurs marketing afin que tout colle au maximum au film, mais surtout que le film colle au maximum aux produits dérivés. Volonté de vendre un Max ou d'éviter les dérives commerciales ? Bonne question, même si je pense qu'avec la licence Disney à l'affiche elle ne se pose pas. Le but est toujours le même, ne pas réveiller l'encéphalogramme de son spectateur, ou juste assez pour titiller ses pulsion de consommateur. Ou celle de ses enfants du moins...

Revenons au film. La bande annonce nous vendait une immense bataille, digne des grands films de genre. Où est elle ? Celle que l'on nous présente est loin d'égaler certains téléfilms ou docus fictions de la télé !
D'un coté le nombre de protagonistes varient selon l'angle et la position de la caméra, de l'autre, la mise en scène ne motive pas l'immersion dans la bataille. Propre, gentillette, pas réaliste pour un sou et mal cadrée, elle ne donne pas un dixième de ce qu'elle devrait. Mention spéciale aux effets spéciaux, j'ai rarement vu des griffons si fades, des archers si mollassons et des minotaures si moches (comprenez ratés). D'ailleurs, tout le film est ainsi, des grands moments de solitude où il ne se passe pas grand chose, le tout entre coupé de scènes sans grands intérêts, où les Fx varient du très bon au franchement mauvais... Le rythme est lent, on s'ennuie souvent entre deux scènes importantes, et quand ces dernières arrivent, on se demande ce que l'on en attendait.

Ce qui m'amène aux acteurs. Les enfants ne sont pas mauvais, mais ils ne sont pas franchement bons non plus. Assez inexpressifs, ne faisant ressortir que peu ou pas d'émotions, ils jouent leurs rôles sans vraiment l'incarner. La plus jeune des deux filles garde constamment un petit sourire en coin, ce qui a l'art de m'agacer, notamment quand elle découvre l'issue de la bataille (Merde, elle n'a aucun cœur ou quoi ??). La sorcière quant à elle est sûrement le « Bad Guy » le moins charismatique de ces dernières années. Bien que pas mauvaise pas rapport aux autres personnages, il faut bien avouer qu'elle frise la transparence par moment.

Que reste-il alors ? Un film sympathique pour les mômes et pour ceux qui ne veulent pas se prendre la tête. Loin d'être un chef d'œuvre, pas non plus un ratage total, il s'agit plutôt d'un moment agréable à passer en famille sans réfléchir, sans chercher à gratter plus loin que le coté esthétique, sous peine de se retrouver déçu et en colère de gâcher une licence pareille. Pour peu que vous soyez un amoureux de l'œuvre originale, vous pouvez toujours vous lancer dans l'aventure et comparer vision du réal et la votre. Là, encore, deux écoles : Ceux qui considèrent que l'univers du roman n'est pas bien retranscrit, et les autres clamant que cela correspond à merveille à ce que l'auteur imaginait. La seule solution s'ouvrant à vous est de le voir pour vous faire une idée.
Néanmoins, si j'avais un conseil à vous donner, c'est de passer votre chemin. Certaines œuvres valent mieux de rester ce qu'elles sont, à savoir des livres. Si les Harry Potter et autres Seigneurs des Anneaux valent tout autant d'être vu que lu, je ne peux qu'affirmer que le Monde de Narnia est bien mieux couché sur une page que sur une bobine de film. Non seulement vous ne pourrez pas être déçu comme avec le long métrage, mais en plus il faut au moins ça pour apprécier le talent et la qualité des écrits du « Second » J.R.R. Tolkien, et grand ami de ce dernier.

Bref, en résumé, un film à voir quand il passera un soir sur M6...

Quelques Liens :

Le Site Officiel du Film : https://www.disney.fr/narnia/ (301 - Moved Permanently).
La Fiche du Film sur Allocine : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=47220.html
raphi le sobre
2006-04-22 20:27:57



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