Films
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Ultraviolet
Réalisé par : Kurt Wimmer
Avec : Milla Jovovich, Cameron Bright, Nick Chinlund
Durée : 1h 27min
Année de production : 2004
Genre : SF à chier !
Dans un futur plus ou moins lointain, un virus entraîne la création d'une race nouvelle, les hémophages. Plus forts, plus rapides, plus solides que les humains normaux, ils sont néanmoins handicapés par une durée de vie raccourcie ainsi que des transfusions sanguines régulière, afin de continuer à vivre. Bien sur, cela pose problème aux « normaux », une guerre éclatant alors entre humains, symbolisés par une dictature reposant sur la puissante Autorité Médicale, et Hémophages, divisés en cellule résistantes (ou terroristes selon les points de vue). Au centre se trouve une jeune femme, Violet, infectée elle aussi, chargée de voler une arme capable de détruire ses semblables. Mais cette A.D.M. est bien loin d'être ce qu'elle imaginait...
Nouveau film de Kurt Wimmer, réalisateur d'Equilibrium, nanard sans nom pour certains, film culte pour d'autres (dont moi), on peut dire qu'Ultraviolet était attendu au tournant par pas mal de monde. Entièrement tourné en numérique, à l'instar de Star Wars Episode 3 (2004, Georges Lucas), avec des décors réalisés pour presque deux tiers en images de synthèse, comme pour Capitaine Sky et le Monde de Demain (2003, Kerry Conran), Ultraviolet se place donc de lui-même dans la nouvelle génération de la science-fiction au cinéma, avec des références à Matrix (Pouah !) ou bien encore Blade (Yeah !), mais arrive-t-il à faire aussi bien que les uvres dont il s'inspire ? Certainement pas, c'est même largement le contraire.
Passons déjà le scénario, qui n'est pas plus mauvais qu'un autre (ceux des Blade ne sont pas franchement originaux) et aurait pu donner un très bon divertissement, mais est malheureusement sous exploité. Attaquons directement à la réalisation.
Car voila, si dans Equilibrium Kurt Wimmer avait réussi à donner à la fois une touche d'originalité tout en saluant Matrix et consorts, ici tout nous donne un sentiment de déjà vu. Et pour cause : Au lieu de se renouveler, il se contente de reprendre ce qui avait fait le succès de son précédent long métrage, tout en pompant allègrement des morceaux de la nouvelle culture Pop SF, ce qui accouche d'une sorte de bâtard, sans originalité, médiocre, formaté pour reproduire ce qui a plu au public ces 5 dernières années au cinéma.
Donc, voici un film bien naze, dont le coté Science-fiction donne droit à des passages complètement abracadabrantesques, y compris pour les fans absolus du genre (comme moi). La scène utilisant le système « Anti-gravité », proposant une héroïne marchant au plafond peut passer pour amusant, puisque reprenant le mythe du Vampire s'affranchisant des lois de la pesanteur, mais la suivante, nous offrant une course poursuite en moto, reprenant ce même gadget, est franchement ridicule. Sans oublier le rangement pour les armes, dispositif grand comme une montre, reprenant un peu l'idée des capsules dans Dragon Ball. Original, sauf que cela sert d'excuse pour trimballer un millier de flingues, sans oublier les munitions, expliquant ainsi pourquoi on ne recharge jamais. Bref, de petites idées qui auraient pu être sympas si elles n'étaient pas surexploitées et incroyablement exagérées, donnant lieu à de la consternation plutôt qu'à du plaisir.
Du coté de l'inspiration, on peut dire que c'est assez large. De Blade pour les combats à l'épée (ratés), à Jin Roh pour le look des soldats fascistes (donc un coté « Soldat-Allemand-Seconde-Guerre-Mondiale-Futuriste »), monsieur Wimmer ne se contente plus de s'inspirer ou de rendre honneur, maintenant, ce sont carrément des pans entiers qu'il emprunte pour son film, supprimant toute tentative d'interprétation personnelle de ses intentions, si ce n'est celle de faire un maximum d'entrées en salle...
Mais pour arriver à ça, encore faut-il s'en donner la peine. Cela peut se traduire par une réalisation osée, un jeu d'acteur à toute épreuve ou bien encore des effets spéciaux à vous clouer dans votre fauteuil. Rien de ce qui est cité ne se retrouve dans Ultraviolet.
Du coté des acteurs, la faute à une Milla Jovovich complètement à coté de la plaque, campant un personnage de SF de la même façon que son avatar de Résident Evil, c'est-à-dire, mal (surtout le moment où elle se découvre un instinct maternel). Rajoutez à cela un scénario qui la pousse à prendre régulièrement des poses de guerrière, sortant des réflexions philosophiques à tout va, employant un « super coup » (qu'on ne voit jamais) qui extermine tous les ennemis dans les parages, et vous voila avec le héro typique du cinéma d'action des années 80, le coté fashion en plus.
Les FX rattrapent le coup ? Loin de là. C'est une catastrophe, et croyez moi que pour un film qui s'appuie à 70% sur ses trucages, c'est grave.
Les décors, mi filmés (en Chine pour l'architecture) mi modifiés numériquement, ne sont vraiment pas, mais alors vraiment pas, crédibles pour un sou, donnant un coté jouet en plastique lorsque les scènes se passent en extérieur. Pire, certaines séquences ne valent pas mieux que les cinématiques de jeux vidéo des années 90 ! Incroyable pour un film de ce budget (30 Millions de dollars merde !).
Quand la moto, avec son super matos « anti-grav. », doit changer d'angle, soit le réal a souhaité montrer un truc poussif, soit c'est la bécane chargée de calculer les FX qui a eu du mal. Mystère, toujours est il que la séquence est saccadé, donnant un gros coté amateur au truc.
Sans oublier les chorégraphies, bien nazes, mises en scène avec tout sauf brio et talent, filmées avec les pieds. Une sorte d'accumulation de plan inutiles, couplée à des tentatives de combats qui pètent bien plus haut que ce dont ils sont réellement capables. Bref, ça ne sauve rien...
Mais alors que reste-t-il de la nouvelle uvre de Kurt Wimmer ? Pas grand-chose. A vrai dire, une fois le total calculé, en retirant le jeu d'acteur nullissime, les FX complètements ratés, la musique Techno imbuvable, la réalisation poussive et la quasi portabilité de son précédent film sur celui-ci, il nous reste donc... Rien. Rien, que dalle, nada, niet. Sans déconner, rien à 6,50, quand on est étudiant, ça fait grave mal au cul. Pour sa défense, il paraîtrait qu'on a retiré un bon moment au montage du film avant sa sortie. Peut être qu'une version director's cut changerait la donne, que cela amènerait de la profondeur au métrage, consoliderait les personnages, mais sincèrement, j'en doute.
Cependant, si l'histoire d'une jeune femme fuyant avec un enfant, poursuivie par une meute enragés vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de vous tourner vers Gloria de John Cassavetes, film noir sorti en 1980, et dont s'est grandement inspiré Ultraviolet. Il ne s'agit pas de SF, mais d'un thriller, où la mafia poursuit un jeune garçon emmené par une héroïne dont rien ne la prédestinait à jouer les protectrices. Excellent, chef d'uvre même, on est à mille lieu de la bouse (de l'année ?) qu'est Ultraviolet. Bref, sauvez votre pognon en allant voir autre chose, ou pour les plus maso d'entre vous, attendez la fête du cinéma la semaine prochaine...
Avec : Milla Jovovich, Cameron Bright, Nick Chinlund
Durée : 1h 27min
Année de production : 2004
Genre : SF à chier !
Dans un futur plus ou moins lointain, un virus entraîne la création d'une race nouvelle, les hémophages. Plus forts, plus rapides, plus solides que les humains normaux, ils sont néanmoins handicapés par une durée de vie raccourcie ainsi que des transfusions sanguines régulière, afin de continuer à vivre. Bien sur, cela pose problème aux « normaux », une guerre éclatant alors entre humains, symbolisés par une dictature reposant sur la puissante Autorité Médicale, et Hémophages, divisés en cellule résistantes (ou terroristes selon les points de vue). Au centre se trouve une jeune femme, Violet, infectée elle aussi, chargée de voler une arme capable de détruire ses semblables. Mais cette A.D.M. est bien loin d'être ce qu'elle imaginait...
Nouveau film de Kurt Wimmer, réalisateur d'Equilibrium, nanard sans nom pour certains, film culte pour d'autres (dont moi), on peut dire qu'Ultraviolet était attendu au tournant par pas mal de monde. Entièrement tourné en numérique, à l'instar de Star Wars Episode 3 (2004, Georges Lucas), avec des décors réalisés pour presque deux tiers en images de synthèse, comme pour Capitaine Sky et le Monde de Demain (2003, Kerry Conran), Ultraviolet se place donc de lui-même dans la nouvelle génération de la science-fiction au cinéma, avec des références à Matrix (Pouah !) ou bien encore Blade (Yeah !), mais arrive-t-il à faire aussi bien que les uvres dont il s'inspire ? Certainement pas, c'est même largement le contraire.
Passons déjà le scénario, qui n'est pas plus mauvais qu'un autre (ceux des Blade ne sont pas franchement originaux) et aurait pu donner un très bon divertissement, mais est malheureusement sous exploité. Attaquons directement à la réalisation.
Car voila, si dans Equilibrium Kurt Wimmer avait réussi à donner à la fois une touche d'originalité tout en saluant Matrix et consorts, ici tout nous donne un sentiment de déjà vu. Et pour cause : Au lieu de se renouveler, il se contente de reprendre ce qui avait fait le succès de son précédent long métrage, tout en pompant allègrement des morceaux de la nouvelle culture Pop SF, ce qui accouche d'une sorte de bâtard, sans originalité, médiocre, formaté pour reproduire ce qui a plu au public ces 5 dernières années au cinéma.
Donc, voici un film bien naze, dont le coté Science-fiction donne droit à des passages complètement abracadabrantesques, y compris pour les fans absolus du genre (comme moi). La scène utilisant le système « Anti-gravité », proposant une héroïne marchant au plafond peut passer pour amusant, puisque reprenant le mythe du Vampire s'affranchisant des lois de la pesanteur, mais la suivante, nous offrant une course poursuite en moto, reprenant ce même gadget, est franchement ridicule. Sans oublier le rangement pour les armes, dispositif grand comme une montre, reprenant un peu l'idée des capsules dans Dragon Ball. Original, sauf que cela sert d'excuse pour trimballer un millier de flingues, sans oublier les munitions, expliquant ainsi pourquoi on ne recharge jamais. Bref, de petites idées qui auraient pu être sympas si elles n'étaient pas surexploitées et incroyablement exagérées, donnant lieu à de la consternation plutôt qu'à du plaisir.
Du coté de l'inspiration, on peut dire que c'est assez large. De Blade pour les combats à l'épée (ratés), à Jin Roh pour le look des soldats fascistes (donc un coté « Soldat-Allemand-Seconde-Guerre-Mondiale-Futuriste »), monsieur Wimmer ne se contente plus de s'inspirer ou de rendre honneur, maintenant, ce sont carrément des pans entiers qu'il emprunte pour son film, supprimant toute tentative d'interprétation personnelle de ses intentions, si ce n'est celle de faire un maximum d'entrées en salle...
Mais pour arriver à ça, encore faut-il s'en donner la peine. Cela peut se traduire par une réalisation osée, un jeu d'acteur à toute épreuve ou bien encore des effets spéciaux à vous clouer dans votre fauteuil. Rien de ce qui est cité ne se retrouve dans Ultraviolet.
Du coté des acteurs, la faute à une Milla Jovovich complètement à coté de la plaque, campant un personnage de SF de la même façon que son avatar de Résident Evil, c'est-à-dire, mal (surtout le moment où elle se découvre un instinct maternel). Rajoutez à cela un scénario qui la pousse à prendre régulièrement des poses de guerrière, sortant des réflexions philosophiques à tout va, employant un « super coup » (qu'on ne voit jamais) qui extermine tous les ennemis dans les parages, et vous voila avec le héro typique du cinéma d'action des années 80, le coté fashion en plus.
Les FX rattrapent le coup ? Loin de là. C'est une catastrophe, et croyez moi que pour un film qui s'appuie à 70% sur ses trucages, c'est grave.
Les décors, mi filmés (en Chine pour l'architecture) mi modifiés numériquement, ne sont vraiment pas, mais alors vraiment pas, crédibles pour un sou, donnant un coté jouet en plastique lorsque les scènes se passent en extérieur. Pire, certaines séquences ne valent pas mieux que les cinématiques de jeux vidéo des années 90 ! Incroyable pour un film de ce budget (30 Millions de dollars merde !).
Quand la moto, avec son super matos « anti-grav. », doit changer d'angle, soit le réal a souhaité montrer un truc poussif, soit c'est la bécane chargée de calculer les FX qui a eu du mal. Mystère, toujours est il que la séquence est saccadé, donnant un gros coté amateur au truc.
Sans oublier les chorégraphies, bien nazes, mises en scène avec tout sauf brio et talent, filmées avec les pieds. Une sorte d'accumulation de plan inutiles, couplée à des tentatives de combats qui pètent bien plus haut que ce dont ils sont réellement capables. Bref, ça ne sauve rien...
Mais alors que reste-t-il de la nouvelle uvre de Kurt Wimmer ? Pas grand-chose. A vrai dire, une fois le total calculé, en retirant le jeu d'acteur nullissime, les FX complètements ratés, la musique Techno imbuvable, la réalisation poussive et la quasi portabilité de son précédent film sur celui-ci, il nous reste donc... Rien. Rien, que dalle, nada, niet. Sans déconner, rien à 6,50, quand on est étudiant, ça fait grave mal au cul. Pour sa défense, il paraîtrait qu'on a retiré un bon moment au montage du film avant sa sortie. Peut être qu'une version director's cut changerait la donne, que cela amènerait de la profondeur au métrage, consoliderait les personnages, mais sincèrement, j'en doute.
Cependant, si l'histoire d'une jeune femme fuyant avec un enfant, poursuivie par une meute enragés vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de vous tourner vers Gloria de John Cassavetes, film noir sorti en 1980, et dont s'est grandement inspiré Ultraviolet. Il ne s'agit pas de SF, mais d'un thriller, où la mafia poursuit un jeune garçon emmené par une héroïne dont rien ne la prédestinait à jouer les protectrices. Excellent, chef d'uvre même, on est à mille lieu de la bouse (de l'année ?) qu'est Ultraviolet. Bref, sauvez votre pognon en allant voir autre chose, ou pour les plus maso d'entre vous, attendez la fête du cinéma la semaine prochaine...
2006-11-05 10:34:53